Publié le 24/09/2013 à 06h00
Par yannick delneste
Par yannick delneste
Zedvan défend sa zébritude
L’auteur-compositeur fêtera la sortie de son deuxième album sur la vie et ses rayures, jeudi au Rocher.
Zedvan, un zèbre dans la jungle urbaine. (photo guillaume air)
On l’a découvert jadis avec Traumat & Triogolo, dont il portait déjà la plupart des créations. On l’a retrouvé en 2010 avec « Belge andalou », premier album solo aux allures de coup de maître. Le timbre de Gainsbourg et les arrangements jazz rive gauche ont freiné certains et c’est dommage: Zedvan (1) est une des plus belles plumes du paysage chanson. Et son mix d’audace verbale et d’ironie mordante, un univers des plus attachants. Le revoilà en zèbre, à la tête de douze titres à la couleur plus rock mais aussi plus africaines ou latines.
Chico Buarque adapté
« Trop chic pour la nature, trop sauvage pour la civilisation. Un drôle de zèbre, quoi » : Telle est la définition-devise de l’animal. Y en a-t-il beaucoup? « Oui. On se cache mais on est pas mal à ne pas se sentir très bien dans le monde qui nous est proposé », déclare le chanteur (2). « Ça reflète l’écartèlement entre ma volonté de me produire et d’aller vers les autres dans un métier assez particulier, et mon mode de vie ultra-simple, retiré en campagne. »
« La zébritude » oscille au fil de musiques voyageuses entre variations drôlement cyniques et chroniques mélancoliques voire apaisées. « Pour une chanson, je pars presque toujours d’un noyau phonético-sémantique », annonce-t-il. « Je me balade avec un carnet sur lequel je note des expressions, des télescopages de mots qui sont à la fois sonores et porteurs de sens. » Des addictions (« Mystique en toc », « Je m’tape Zola », « Il y a longtemps que je poque »), des passagers de luxe (René Lacaille à l’accordéon sur deux titres) et une magnifique adaptation de Chico Buarque, « La Roue de la fortune ». Une exclu : le monument brésilien n’avait plus accepté le procédé depuis Vassiliu et son « Qui c’est celui-là ? ».
Le jour de la sortie de l’album, Zedvan est en concert et c’est toujours le meilleur endroit pour savourer la bête de scène qu’il est, sans jamais entamer le plaisir d’écoute: ses chansons en prennent même une ampleur troublante.
Jeudi 26 septembre (20 h 30) à Cenon. 5 euros. 05 56 74 80 00 (1) L’ancien nom de scène de Stéphane Traumat était Zed Van Traumat (2) L’intégralité de l’entretien sur le blog chansonfrancaise.blogs.sudouest.fr