Publié le 24/09/2013 à 06h00
Par yannick delneste
Par yannick delneste
Zedvan défend sa zébritude
L’auteur-compositeur fêtera la sortie de son deuxième album sur la vie et ses rayures, jeudi au Rocher.
![Zedvan, un zèbre dans la jungle urbaine.](http://www.sudouest.fr/images/2013/09/24/1177774_2635731_460x306.jpg)
Zedvan, un zèbre dans la jungle urbaine. (photo guillaume air)
On l’a découvert jadis avec Traumat & Triogolo, dont il portait déjà la plupart des créations. On l’a retrouvé en 2010 avec « Belge andalou », premier album solo aux allures de coup de maître. Le timbre de Gainsbourg et les arrangements jazz rive gauche ont freiné certains et c’est dommage: Zedvan (1) est une des plus belles plumes du paysage chanson. Et son mix d’audace verbale et d’ironie mordante, un univers des plus attachants. Le revoilà en zèbre, à la tête de douze titres à la couleur plus rock mais aussi plus africaines ou latines.
Chico Buarque adapté
« Trop chic pour la nature, trop sauvage pour la civilisation. Un drôle de zèbre, quoi » : Telle est la définition-devise de l’animal. Y en a-t-il beaucoup? « Oui. On se cache mais on est pas mal à ne pas se sentir très bien dans le monde qui nous est proposé », déclare le chanteur (2). « Ça reflète l’écartèlement entre ma volonté de me produire et d’aller vers les autres dans un métier assez particulier, et mon mode de vie ultra-simple, retiré en campagne. »
« La zébritude » oscille au fil de musiques voyageuses entre variations drôlement cyniques et chroniques mélancoliques voire apaisées. « Pour une chanson, je pars presque toujours d’un noyau phonético-sémantique », annonce-t-il. « Je me balade avec un carnet sur lequel je note des expressions, des télescopages de mots qui sont à la fois sonores et porteurs de sens. » Des addictions (« Mystique en toc », « Je m’tape Zola », « Il y a longtemps que je poque »), des passagers de luxe (René Lacaille à l’accordéon sur deux titres) et une magnifique adaptation de Chico Buarque, « La Roue de la fortune ». Une exclu : le monument brésilien n’avait plus accepté le procédé depuis Vassiliu et son « Qui c’est celui-là ? ».
Le jour de la sortie de l’album, Zedvan est en concert et c’est toujours le meilleur endroit pour savourer la bête de scène qu’il est, sans jamais entamer le plaisir d’écoute: ses chansons en prennent même une ampleur troublante.
Jeudi 26 septembre (20 h 30) à Cenon. 5 euros. 05 56 74 80 00 (1) L’ancien nom de scène de Stéphane Traumat était Zed Van Traumat (2) L’intégralité de l’entretien sur le blog chansonfrancaise.blogs.sudouest.fr